mardi 3 novembre 2009

Les "enfants de parents malades" ...

13 octobre 2009 :
6e journée professionnelle "Enfants de parents malades"
Fortes d'une expérience de quinze années de groupes, les deux femmes ont organisé le 13 octobre dernier la 6e journée à destination des professionnels, venant de toute la France et de Belgique, afin de les sensibiliser au devenir des enfants de parents malades et surtout de voir de tels groupes essaimer ailleurs. Une journée de partage avec des débats et des témoignages de professionnels et d'enfants.
Avec le silence, les parents malades pensent épargner leurs enfants mais ils obtiennent le contraire. Quand rien n'est dit, ce que l'enfant imagine se révèle toujours pire que la réalité explique Nicole Landry-Dattée, psychanalyste à l'IGR, pionnière de la création de groupes de soutien destinés aux enfants de parents malades. Ainsi, deux mercredis par mois, elle anime avec le docteur Marie-France Delaigue-Cosset, des rencontres accueillant parents et jeunes, pour rompre un « silence assourdissant » selon l'expression d'un enfant.

Au départ, Nicole avait constaté le traumatisme des enfants qui avaient vécu dans le silence la maladie et la mort rappelle Marie-France Delaigue-Cosset. Né à la fois de la rupture du lien de confiance à la découverte du mensonge et de la brutalité de l’annonce de la mort, ce traumatisme peut se manifester par des troubles du comportement comme la dépression ou bien la révolte. Les enfants disent qu'ils veulent la vérité avec des mots gentils de leurs parents explique Nicole Landry-Dattée qui poursuit, la vérité nourrit la confiance. Sans confiance, il y a effondrement psychique. Mais voilà trouver les mots est difficile, d'autant que le parent malade vit lui-même une période très éprouvante et déstabilisante. On n'est pas obligé de tout dire mais il est important que l'enfant ne se sente pas trompé. Il serait mieux de commencer à parler de la maladie avant les premiers traitements conseille Marie-France Delaigue-Cosset.

Lors des séances de groupe, Nicole et Marie-France ne donnent jamais de conseils mais guident enfants et parents dans l'élaboration de leurs pensées : les entretiens se font sur le mode de l'association libre. En revanche, la projection d'un petit film permet aux enfants de rebondir sur les thèmes qui les ont marqués.
Pourquoi avoir choisi le modèle du groupe et non pas de l'entretien individuel ? C'est rassurant de rencontrer d'autres personnes dans la même situation analyse Marie-France Delaigue-Cosset qui rappelle la dureté des enfants entre eux et combien la maladie d'un parent peut être un facteur d'isolement, y compris à l'école.

Pour aller plus loin :
« Ces enfants qui vivent le cancer d'un parent »,
par Marie-France Delaigue-Cosset et Nicole Landry-Dattée,
Editions Vuibert, 2005, 140 p., 16 euros.

Source : Institut de cancérologie Gustave Roussy.

1 commentaire:

Martine a dit…

Je connais bien M.F Cosset car j'étais cadre de santé mais en pédiatrie à IGR

Bon courage pour votre association


Connaissez-vous ISIS & l'étoile de Martin (c'est bon les réseaux)