jeudi 9 juillet 2009

La Lettre de l'Institut Gustave Roussy.

L’IGR se mobilise pour faciliter l’accès des patients aux innovations thérapeutiques en publiant sur son site Internet, www.igr.fr, l’ensemble des essais cliniques en cours dans l’établissement.
Depuis le 18 juin 2009, un répertoire des essais cliniques en cours d’inclusion, classés par localisations, indications et titres, est consultable en ligne par les patients et les professionnels de santé. Pour chaque essai, ce répertoire sera progressivement complété par un descriptif de leurs objectifs et de leur déroulement. Un accès au registre des essais cliniques de l'Institut National du Cancer (INCa) est également proposé, en complément d'information sur chaque essai. Cette démarche marque notre volonté de transparence et de pédagogie et répond à des enjeux forts : favoriser l’accès des patients à l’innovation, améliorer la qualité de l’information mise à leur disposition, souligne Antoine Crouan, directeur de la Communication à l'IGR.
Le patient au centre de l’innovation
Progresser dans le traitement des cancers nécessite de chercher et d’évaluer en permanence de nouvelles modalités thérapeutiques. C’est pourquoi l’IGR fait de l’innovation une priorité pour les patients, à tous les stades de la maladie.
Dans ce cadre, les essais cliniques visent, après évaluation préclinique en laboratoire, à évaluer de nouveaux traitements ou de nouvelles stratégies thérapeutiques chez l’homme, afin de déterminer leur tolérance et leur efficacité, puis d’en faire bénéficier tous les patients concernés. Les stratégies thérapeutiques et diagnostiques évaluées à l’IGR incluent de nouvelles molécules, en particulier les thérapies ciblées, mais également de nouvelles techniques de chirurgie, de radiothérapie, ainsi que de nouvelles modalités d’imagerie.
Cette dynamique d’innovation est marquée par une volonté forte de faire du patient un véritable partenaire de sa prise en charge, avec le souci constant de favoriser son implication et d’améliorer ses conditions d’accueil, d’écoute et d’information.
Chiffres-clés des essais cliniques à l’IGR
· En cours : en moyenne, 200 essais.
· En 2008, participation de 1 500 patients à un essai clinique dans le cadre de leur prise en charge ; nombre en constante augmentation.
www.igr.fr récompensé
Dès 2007, l’IGR a entamé une profonde refonte de son site Internet afin d’offrir aux patients et au grand public un accès simplifié et rapide à des informations sur la prise en charge à l’IGR. En 2008, le site a obtenu le “Prix de la Communication Hospitalière”, catégorie hors-CHU, organisé par la Fédération Hospitalière de France.

Le département des soins aigus six mois après l'ouverture
Depuis novembre 2008, le département des soins aigus regroupe au premier étage du nouveau bâtiment la réanimation, les unités de surveillance continue médicale (USCM) et chirurgicale (USCC). Objectif : accueillir les patients les plus graves ou à risque d’aggravation ou de complications post-opératoires.

L’USCM et l’USCC accueillent temporairement des malades fragiles et/ou à risque de complications sévères, qui passent ensuite en réanimation s'ils s'aggravent, ou en salle si l’évolution est favorable.
Des améliorations sensibles, qui peuvent être poursuivies
En permettant une flexibilité dans les flux de patients, ce regroupement géographique et fonctionnel améliore le fonctionnement et l'efficacité du département. Par ailleurs, comme les soignants tournent sur le plateau, les équipes sont redistribuées en fonction des besoins, explique Valérie Billard, anesthésiste. Pour François Blot, réanimateur, le principe est de valoriser et de créer un lieu adapté aux besoins des malades aigus au sein de l'IGR.
Cette valorisation passe notamment par des chambres plus spacieuses et plus confortables (l’équipement des chambres d’USC en postes de télévision et en téléphone est en cours), l’utilisation d’un matériel médical de dernière génération et adapté, la possibilité offerte aux familles de faire des visites en réanimation 24h/24. Ce changement a donc apporté des améliorations quantitatives – en surface et en nombre de lits par exemple –, mais aussi qualitatives, permettant une meilleure prise en charge des patients et de leurs proches, souligne François Blot. Nous devons maintenant ajuster nos effectifs infirmiers et médicaux à cette structure, notamment pour ouvrir avant la fin de l’année les quatre lits encore disponibles en USCM. L’évolution architecturale est également un élément important d’amélioration des conditions de séjour de ces patients fragiles : la réflexion sur la diminution des nuisances sonores du plateau et sur l’occultation des chambres vitrées doit ainsi être poursuivie et actée.

A noter aussi ...
Congrès “Worldwide Innovative Networking in Personalized Cancer Medicine”
9-10 juillet 2009, Palais des Congrès de Paris, Porte Maillot
Avec le soutien de l’ASCO
L’IGR et le M. D. Anderson Cancer Center de (Houston, USA), en partenariat avec d'autres centres d'excellence de lutte contre le cancer en Europe, aux Etats-Unis, au Canada et en Asie, organisent la première édition du symposium WIN exclusivement consacré au traitement personnalisé du cancer. Richard Schilsky, le président d’ASCO ouvre le congrès.

Contact : mbia@mfcongres.com

Portrait...
Un métier : chirurgien plasticien à l'IGR

Après quinze années de formation, certains étudiants deviendront chirurgiens plasticiens avec une orientation vers l'esthétique et/ou la reconstruction. Je préfère la reconstruction à l'esthétique. Il faut combler une cavité laissée par la chirurgie par quelque chose d'efficace et de beau, explique Françoise Rimareix, dont la passion pour ce métier remonte à son enfance ; elle trouvait magique de guérir avec ses mains. Car il s'agit d'une profession de passionnés. Selon ce chirurgien plasticien de l'IGR spécialisé dans la reconstruction mammaire, ce métier exige une vocation : l'emploi du temps est très lourd, la charge psychologique intense et la position debout pendant longtemps éprouvante. Après une ablation, soit la reconstruction est immédiate, soit elle intervient après les différents traitements. Selon les cas, elle consiste en la pose d'une prothèse en silicone, l'ajout de peau et de graisse prélevées au niveau du dos, du ventre ou des fesses. Outre le cancer du sein, ceux de la sphère ORL et des membres et les sarcomes nécessitent l'intervention d'un chirurgien plasticien. Heureuse de savoir qu'elle contribue à sauver des vies, Françoise Rimareix déplore cependant le rendement demandé depuis 3 ans. Il n'est pas rare aujourd'hui de recevoir 50 patientes en consultation en une journée. Cela risque de se ressentir sur la qualité des soins.

Rencontre des patientes et des chirurgiens
Le 12 mai dernier, pour la première fois à l'IGR, 97 patientes opérées d'une tumeur du sein ont pu rencontrer les chirurgiens lors d'une après-midi un peu spéciale. Une dizaine de médecins ont fait des exposés autour de la chirurgie du sein ; différents stands étaient installés. L'occasion de poser des questions pas toujours faciles à formuler lors des consultations et de voir les médecins en dehors du cadre habituel.

Questions à...
Dr Vincent Ribrag, responsable du suivi des essais cliniques hématologiques à l'IGR
Pourquoi ces deux essais cliniques sur les syndromes myéloprolifératifs ?
Pour ces syndromes, qui s’expriment par une surproduction de globules rouges ou blancs ou de plaquettes, Il n’existe pas de traitement spécifique, sauf pour la leucémie myéloïde chronique. Bien que réputées non graves, ces maladies évoluent vers des leucémies aiguës ou la myélofibrose, pour laquelle l'espérance de vie est de quelques années.
Pourquoi utiliser des inhibiteurs de JAK2 ?
Les premiers traitements récemment disponibles reposent en partie sur l'inhibition de l’activité de JAK2. En 2004, l’équipe de William Vainchenker, directeur de recherche INSERM à l'IGR, a découvert la cause de nombreux syndromes myéloprolifératifs : une mutation sur le gène codant pour la protéine kinase JAK2. Les deux médicaments testés dans ces essais inhibent donc l’activité spécifique de la kinase mutée, mais aussi celle de la kinase normale, lorsque celle-ci est stimulée par un facteur de croissance. Actuellement, il ne s’agit donc pas de médicaments spécifiques des cellules malignes. Mais ce qui est fabuleux, c’est que, entre la découverte fondamentale et les essais cliniques, il s’est à peine écoulé 5 ans !
Comment se présente le recrutement des patients ?
Ces essais s'adressent à des patients atteints de myélofibrose. Le premier médicament a déjà passé une phase d'essai précoce aux États-Unis ; l'inclusion se fera donc rapidement. Ce médicament amende les symptômes comme la réaction inflammatoire et diminue le volume de la rate, mais ne semble pas avoir d’effets curateurs. Pour le deuxième, l'histoire débute ; l'inclusion se fera donc au goutte à goutte. Nous espérons qu’il donnera de meilleurs résultats que le premier.

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