samedi 28 janvier 2012

Les ultraviolets soignent des cancers du sang


Adrian Tempescule et une infirmière, aux côtés d'un malade qui est venu à l'hôpital pour une séance de photophérèse.

Adrian Tempescule et une infirmière, aux côtés d'un malade qui est venu à l'hôpital pour une séance de photophérèse.
 
L'hôpital brestois a acquis une nouvelle machine utilisant la « photophérèse ». Davantage de patients, dont les enfants, pourront être traités. Explications avec Adrian Tempescul, hématologue.
Pourquoi ? Comment ?Qu'est-ce qu'une photophérèse extracorporelle ?
Ce procédé d'irradiation par ultra-violet (UV) permet de supprimer des globules blancs malades. Via une perfusion, une partie du sang du patient est transportée à la machine (qui est mobile). La centrifugeuse sélectionne les cellules en cause ; et les « marque » pour les rendre sensibles à la lumière. Dans la partie « irradiation », ces cellules passent sous des UV durant quinze minutes. « Comme dans une cabine de bronzage », précise Adrian Tempescul, hématologue à l'hôpital Morvan, à Brest. La lumière détruit les molécules malades. Puis le sang est réinfusé dans le patient, comme dans un système classique de dialyse.
Est-ce une innovation ?
Cette technique a été développée aux États-Unis dans les années 70. Actuellement, c'est la troisième génération. Le CHRU a financé l'appareil (60 000 €). Il n'y a que 29 centres équipés en France. « Dans le Grand Ouest, il y a Brest et Angers. Nantes va être bientôt dotée. » Il faut environ 24 séances pour un traitement global. À chaque fois, 1,5 litre est traité. Pratiquement tout le sang va être nettoyé de ses cellules malades.
Pour quelles maladies est-ce efficace ?
Pour le lymphome T et la maladie du greffon. Le premier est un cancer du sang. Il est peu fréquent. À l'hôpital de Brest, environ cinq patients sont traités par an. La deuxième fait suite à une greffe de moelle osseuse. C'est une réaction de rejet de l'organisme, qui se retourne contre lui-même. Cette maladie concerne la moitié des patients greffés. Soit 15 patients à Brest. Les résultats sont bons. « Pour plus de 50 % des patients, la rémission est complète. Pour les autres, la maladie est tenue sous contrôle, d'où la nécessité de poursuivre par un traitement d'entretien. »
Quels avantages ?
Ce traitement n'est pas toxique. « C'est uniquement la lumière qui agit. » La procédure est non invasive (pas d'opération). « Il n'y a pas d'effets secondaires. »
À qui s'adresse ce procédé ?
« Durant les trois premières années, nous n'avons pas fait de publicité parce que nous ne pouvions pas traiter davantage de patients. Mais la nouvelle machine est plus efficace. » Le temps de traitement est raccourci à deux heures au lieu de quatre, avec davantage de cellules traitées. Elle soigne aussi les enfants. « L'objectif est d'augmenter le nombre de patients. Mais il va falloir aussi augmenter le personnel. »
D'autres projets ?
« Dans la maladie du greffon, nous projetons d'instaurer une séance d'entretien mensuelle. Pour réduire ou arrêter le traitement par cortisone qui a des effets secondaires. » Avec cinq autres centres, le CHRU participe aussi des recherches sur des maladies auto-immunes du tube digestif (maladie de Crohn ou hémorragique).
Recueillis par Laurence GUILMO.  Ouest-France

2 commentaires:

resiliation mutuelle a dit…

C'est une grande exploit de pouvoir soigner les cancers en ultraviolet. c'est quoi la maladie du greffon?

Tizef a dit…

On peut trouver sur Google :
http://www2.cnrs.fr/journal/590.htm
Les bénévoles de notre association n'ont pas vocation à répondre aux questions d'ordre typiquement médical, n'étant pas des professionnels de la santé.